Le pitch : un ancien gosse de cité, dont le seul rêve est de devenir « bourge », devient le coach d’un député en mal de mairie. A coups de sponsoring plus ou moins légal (pour ne pas dire super limite), il fait élire son poulain et se voit confronté aux aléas du renvoi d’ascenseur…
En fait, une très belle surprise. Xavier espère un petit (gros) merci mais n’est cependant pas un opportuniste sans morale aucune. Vincent (Clavier tout en mesure, inattendu et déroutant) ne veut pas « de ces méthodes là« , prône une « politique propre » et va jusqu’à refuser tout geste mal-interprétable. Il doit pourtant, malgré ses grands principes, se plier au jeu des influences politiques. Yacine, l’ami d’enfance écoeuré par le système, finit même par retrouver un semblant d’idéalisme. Là où on attend le bon, la brute et le pourri on s’aperçoit que rien n’est blanc ou noir, que chacun joue avec les cartes qu’on lui donne et doit parfois se coucher faute d’avoir la main.
Cornillac est excellent, comme souvent ; je pourrais presque dire toujours car je lui pardonne ses infimes erreurs de parcours tant il en a encore sous le pied pour la suite. Clavier se révèle touchant et agaçant avec sa candeur de député sincère (ça se dit ça ?) et ses refus du compromis qui l’amènent à la triste réalité qu’on est jamais si bien trahi que par les siens. Les seconds rôles sont meilleurs les uns que les autres, de Valérie Benguigui en écolo non-hystérique à Sami Bouajila en ami de toujours désabusé, en passant par Michel Aumont, just perfect dans l’ignominie et évoluent dans une mise en scène qui leur fait, à juste titre, la part belle.
« Seule la victoire est jolie » disait Michel Malinovsky à l’arrivée de la Route du Rhum en 1978. La victoire, oui, mais après, pour en faire quoi si on n’est pas libre ?
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