Certains esprits chagrins (également observateurs attentifs du bulletin météo) déplorent le manque de neige. Au premier rang des désespérés du flocon, les divers exploitants des stations de sports dit d’hiver, désormais divers (type VTT, randonnée ou encore étape terrasse en resto d’altitude…) cherchent des solutions alternatives extrêmes (incantations vaudou) ou plus classiques : on pense évidemment aux canons à neige. Oui mais voilà, le meilleur des canons qui crachouille des boulettes d’eau (et non des flocons, propres à la neige naturelle) ne. peut rien devant une température de 10°. Certaines pistes de ski étant dévolues au golf par beau temps, activer lesdits canons par temps printanier (même la veille de Noël) équivaudrait à arroser soigneusement une pâture déjà bien trop verte… Problème épineux que Kafka n’aurait pas renié, espérant une métamorphose de la vaporisation en poudreuse.
C’est ainsi qu’à la veille de partir en vacances de Noël « au ski », nous avons tergiversé, étudié scientifiquement les sites de prévisions météo à 3, 5 ou même 15 jours (aussi fiables les uns que les autres comme chacun sait). Partirons ? Partirons pas ? En cas de besoin, nous avions prévu le maillot de bain, des fois que les pistes soient à oublier au profit de la piscine locale. Une fois arrivés, la station nous a accueillis avec ses superbes chalets et autres immeubles neigeproof, sauf que là, la neige chercher il fallait. Anne ma sœur Anne, il n’y avait que la terre qui verdoyait et le soleil qui rougeoyait. Aargll…
Installation, vidage du barda, perception du matériel de ski (qui a dit têtus ?) et du forfait. Pire, inscription au cours de ski (histoire de perfectionner, sur terre battue, notre technique légendaire). Même pas peur. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés le lendemain matin à l’aube (comprendre 9:15), armés de l’équipement intégral (sans oublier le sexyssime casque et du masque lundi because c’était « jour blanc », sinon c’est pas drôle). Un point rassurant, nous étions tout un groupe de courageux, prêts à en découdre avec le moindre flocon. 15mn de crémaillère plus tard, nous arrivions, Ô miracle, au départ des pistes. Je dis « des » pistes par respect pour les super techniciens qui ont réussi à ouvrir (certes) très peu de pistes, celles ci étant d’une qualité exceptionnelle au vu des conditions météo. On a entendus quelques râleurs patentés rouscailler que « pff sont trop nuls, y a rien à skier de correct par ici ». Ben oui mon grand, c’est toute l’Europe qui pleure le réchauffement climatique et un record de chaleur à Noël, t’as pas suivi la COP 21 ? C’était prévisible et clairement annoncé que ça allait être chaud (au propre et au figuré d’ailleurs). Mais franchement, skier tous les jours, sous un soleil radieux (à partir de mardi), prendre les l’apéro en terrasse d’altitude en musique Chez Jimmy avec un barman jamaïcain en dreadlocks siouplait et s’amuser comme des gosses à alterner carving, marche arrière et virages courts (la torture que m’a infligé le sadique mais adorable moniteur Jean-F…), ça valait le coup de se lever tôt, même si certains matins ont été plus difficiles que d’autres 😉
Alors oui, ronchons de tous pays unissez vous car même s’il n’y avait pas beaucoup (en neige et en pistes), nous avons passé une très belle semaine de ski véritable, en quasi colonie de vacances, dans la joie et la bonne humeur 🙂
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