Ayé. L’été est arrivé (à trois bricoles de détails du calendrier, on peut dire qu’on y est) avec son lot d’effets secondaires : apéros fleuves en terrasse, BBQ entre amis, baignades en milieux aquatiques standardisés ou non (comprendre, pour les non familiers des vocables débiles déroutants de l’administration : océan, mer, lac, piscine, jacuzzi, pédiluve, pataugeoire, bassine…), bronzette (éventuellement assortie de coups de soleil pour non consommateurs de crémouilles protectrices et collantes à l’indice 50 au minimum), lecture à haute dose, grasses matinées et autres réjouissances siglées « vacances ».
Pour en revenir au BBQ, cette institution élevée au rang d’art par certains experts pourvus d’outils de compétition de type instrument multi-grille + plancha fonctionnant au gaz avec couvercle et pierres de lave pseudo authentiquement volcaniques made in China, l’une des questions fondamentales est de savoir « quoi t’est-ce qu’on mange » ? Car si ce moment se place sous le signe de la convivialité, il ne s’agirait pas de commettre l’irréparable fail qui serait la preuve flagrante d’un défaut de maîtrise du sujet. Au Panthéon de la gastronomie, il n’y a pas que les macarons décernés par Bibendum. Le BBQ a aussi ses exigences, non mais.
La côte de boeuf reste une valeur sûre, la brochette intéressante (mais la cuisson se révèle souvent pénible pour cause de temps de cuisson différents en fonction de la viande choisie, fichues bestioles…), la saucisse blanche au fromage un best, les merguez et chipolatas le régal des mômes, sans compter les variantes exotiques issues de l’imagination parfois excessive d’un boucher au tempérament d’artiste refoulé.
Côté accompagnements, les classiques tiennent toujours le haut du classement. Si les chips sont indéboulonnables, la question se pose quand on arrive aux salades. Entre le taboulé, les concombres, les carottes et la tomate mozza, ça tourne souvent en rond. Le melon-féta sauce balsamique se défend assez bien tandis que le méli-mélo de coquillettes fait de la résistance. N’oublions pas le fameux « fourzytou » (régulièrement pratiqué dans ma cuisine), qui permet à la mère de famille un assemblage savant quoique jamais identique d’une fois sur l’autre pour cause d’exploitation des restes du frigo.
Se pose la question des liquides. Rien n’est gagné… Déjà les eaux (avec ou sans bulles ; si oui, fortes ou finement pétillantes, aromatisées ou non) posent question. Ensuite les sodas : marques historiques ou recettes locales, light, zéro, cherry, vanille, caféinés ou pas, sans oublier le zéro-vanille-sans caféine (version luxe). S’ajoutent les tonic (là aussi en version allégée ou non), pschitts aux agrumes (ou du moins parfumés à une saveur garantie chimique et vaguement inspirée d’un fruit à zest véritable) ou dérivés de cidres (pour la note locale).
Dans un souci de prudence sanitaire (et non gustative), je n’évoquerai pas ici le sacro-saint mojito sans qui rien n’est possible. Non je ne parlerai pas de l’art de le préparer, du maniement scientifique du pilon pour écraser le citron sur la feuille de menthe, elle-même posée délicatement sur le sucre roux afin de mixer les saveurs. Non je ne dirai rien de tout cela.
Bref, tout ça pour dire qu’au-delà de la logistique, Lady Pénélope déclare officiellement ouverte la saison BBQ 2017 😉