Depuis de nombreuses années, je livre un combat, que je crains perdu d’avance. Il y a quelques années déjà, j’avais découvert la certification Voltaire (examen qui évolue les compétences des candidats en langue française, moyennant finances évidemment) à qui le papa de Candide et de Zadig, farouche défenseur de l’esprit éclairé et auteur du Dictionnaire philosophique portatif ou du Traité sur la tolérance prêtait son nom. Depuis, les élèves se sont succédé, les copies multipliées et les merveilles (comprendre « perles d’imagination ») accumulées.
Entre réforme de l’ortograf, crimes en série contre la littérature ou massacres linguistiques perpétrés par superstars de télé réalité (de type shampooing) ou journaux tous bords confondus (chez lesquels la profession de correcteur doit avoir disparu au vu du nombre de coquilles qui hantent les articles), la langue « évolue » (appellation pudiquement utilisée pour ne pas constater sa lente agonie). Du latin au français actuel, en passant par l’ancien français et la novlangue de George Orwell dans 1984, une langue est dite vivante tant qu’elle s’enrichit. Nul doute que la nôtre soit vivante, vive ou même vivace. On regrettera néanmoins que la curiosité, l’envie de découvrir, de se poser des questions ou simplement « d’apprendre » soient, hélas, en perdition. Et nous repensons avec émotion à Nicolas Boileau : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Si seulement…
Heureusement que certains irréductibles se délectent du plaisir du verbe et résistent (« prouvent qu’ils existent » comme dirait France G, heureuse récipiendaire du trophée de l’Eurovision en 1965 pour le Luxembourg sur une chanson du sublime poète Serge Gainsbourg, inspiré de Beethoven pour la musique siouplait).
Pour assouvir votre soif de beaux mots, voici le conseil de lecture de Lady Pénélope : La septième fonction du langage, Laurent Binet, Grasset, 2015 : à dévorer d’urgence 🙂
Quelques perles à partager 😉